Dans la vie nous ne faisons pas toujours les bons choix. La vie nous rattrape, le temps passe et nous éloigne des personnes qui pendant des mois ont été tout pour nous. Ces même mois où le combat contre la maladie était notre moteur, où les journées à discuter et les soirées partagés devant la télé rythmé nos semaines.
Et puis un jour, on rentre chez soi. On quitte ce lieu où l’on a rencontré des personnes merveilleuses, où l’on a pleuré, rigolé, mangé. Le retour à la réalité au début est incroyable. On retrouve sa famille, les instants autour d’un repas, on partage de nouveau des moments avec ses amis, on reprend nos études, on refrequente les même endroits qu’on detestait tant avant de partir. On redevient « normal », on revit.
Seulement, cette renaissance quoi que l’on fasse nous éloigne des personnes que l’on a tant convoité auparavant lorsque nous nous battions contre la maladie. Tout les jours on se dit « je vais lui envoyer une lettre », « je vais l’appeler ». Tout les jours on pense à cette personne mais à chaque fois que l’on s’assoit, qu’on prend le temps pour la contacter, on se fait vite distraire par autre chose et au final on ne le fait jamais.
Est-ce parce qu’au fond de nous, nous ne voulons pas être confrontés à ces personnes car elles nous rappellent qui nous étions avant ? Est-ce la peur d’être jugé par celle-ci si nous échouons dans le combat qui nous empêche de retourner vers elle? Ou est-ce tout simplement le besoin de renouveau ? De pudeur ?
Je ne sais pas. Tout ce que je sais, c’est que depuis tout ces mois passés dans la vraie vie, cette personne me manque. Nous nous sommes tellement aidés dans ce combat, l’une sans l’autre nous étions rien, ensemble nous étions tout. Notre volonté de s’en sortir, nos fous-rires, nos pleures nous ont permises de nous reconstruire et d’avancer dans le chemin de la guérison. Notre force c’était notre amitité. Cette amitié qui aujourd’hui n’est plus. Alors, je reprend les commandes, je la recontact, on verra ce que ça donnera.
Une chose est sur : Il ne faut jamais s'éloigner des personnes ressources et savoir dire "Tu me manques."